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La maison des larmes perdues
Drâme en quatre actes et deux errances

(extraits)

Pièce écrite par Pier Mayer-Dantec (pièce déposée à la SACD et )

Toute troupe intéressée peut me contacter : contact@pier-mayer-dantec.fr


 


Les personnages

  • Bruno, entre trente et quarante ans, grand, traits marqués, pommettes saillantes
  • Gwenn, la quarantaine, grand, fin, délicat, lumineux mais dévasté
  • La femme, belle, fine et hors d'âge, mais ravagée d'une tristesse sourde
  • Une vieille femme
  • L'acteur, ressemblera à Gwenn (qui pourra jouer les deux rôles)
  • Le photographe
  • Un homme en kimono
  • Un petit garçon
  • Un bûcheron
  • Une voix
  • Deuxième voix
  • Un groupe de marchands
  • Des corbeaux, pour leur gouaille et leur aplomb, et leur belle ombre prophétique
  • Des perruches
  • Des chiens (sculpturaux ou empaillés, ou bien dressés à l'exercice hiératique)


ACTE I

Scène quasiment vide. Juste un décor de fond. Tentures.
Dans un coin, une table de bar, une chaise. Un tableau noir de cabaret, dans le style Art Nouveau.
Bruno est accroupi, dans le coin opposé à la table, poignets flottants, mains dans le vide, bras sur les genoux.
Gwenn arpente la scène en se livrant à une chorégraphie solitaire. Tout d'un coup il s'arrête, aérien, semblant regarder dans le lointain.


SCENE I


GWENN

Bruno ?
Bruno tourne la tête vers Gwenn sans répondre.

Tu crois qu'elle va venir ?

BRUNO, se prend la tête entre les mains.

Tais-toi ! Pense plutôt à ton alchimie. Tu joues dans moins d'une heure maintenant.

GWENN

Elle viendra. (Il fait des mouvements de doigts devant son visage) Il y a quelque chose qui brûle en elle…

BRUNO, un peu agacé

Qu'est-ce que tu espères encore ? Qu'elle vienne et te tombe en bouche, comme un fruit délicatement mûr ?! Six mois après !… Si elle vient (il a mouvement sec du menton) : jette-la dehors !

GWENN, se remet à danser, s'arrête.

Un fruit ? Sa peau comme un volcan, sa voix grimpant au ciel…

BRUNO fait le geste de se casser les poignets. Sèchement.

Le fruit de ta nostalgie, mûri à tes dépens. Rien d'autre. Donne de l'air ! Elle sait ce quelle a fait.

GWENN

Je veux lui apprendre autre chose. Il faut qu'elle… voie.

BRUNO

Si tu ne la mets pas dehors, je me dévouerai pour le faire. Et puis que veux-tu qu'elle voie ? Tu vas jouer seul. Toi, ta voix, ton corps refait comme un poème et qui s'élève dans la nuit, et cette vie qui commence à poindre. Et tu donneras tout encore, pour cette éclosion mirifique, jusqu'à l'épuisement final. Tu donnes ta moelle pour jouer, pour agir ta vie sur la scène. Et elle ! Elle sera là, planquée dans sa peau. Dans son abri. Rien qui dépasse. Elle se taira. Elle fera… comme d'habitude. Elle te regardera un moment - puis elle scrutera les visages des spectateurs à la volée. Pour trouver à penser ailleurs… te trahir autrement encore…

GWENN

Je n'aurais pas dû te confier ça. Elle l'a fait une seule fois.

BRUNO

Et d'autres choses du même tonneau. Tu me l'as assez raconté. Putain d'enfer, Gwenn ! Regarde-toi ! Ecoute-toi ! Sors de ton brouillard ! Tu es un acteur. Un poète. Un musicien. Jusqu'au noyau de ta dernière fibre. Le reste alors… tu le laisses partir ! Dériver lentement loin de toi. Car c'est ce qui te mène en tombe.

GWENN

Mais elle m'a accompagné. Et aussi elle m'a… inspiré.

BRUNO, esquissant un sourire.

Encore le règne de la Muse.

GWENN, le dévisageant, la malice perlant à l'œil.

La muse à règne ?
Ils éclatent de rire ensemble.

GWENN, se radoucissant.

Je sais. Elles me rongent, toutes, ma vie. Ces heures passées à s'enflammer… Ces lettres-fleuves sans réponse… Moi emballé en cheval fou… Au début, son sourire ailé. Moi, qui décollais à son œil… Le grand torrent qui me ravine, et me ravive et me ravit. Mes alluvions noires emportées, tout le vieux mal qui s'évapore…

BRUNO, irrité.

… et te revient plus vif encore, grossi de sa toute dernière frasque. Et le fracas dans ta poitrine, cet écrasement du plexus, ce remue-ménage incessant…

GWENN, gagné par la colère naissante.

Ces nuées de corbeaux dans le crâne, qui te ramènent les souvenirs. Ces images qui te picorent. Ce cinéma de perdition. Tout le passé qui s'enjolive. Et toi là-dedans, pauvre galet, roulé par les cataractes… vers l'embouchure du néant (Il a un regard de clown triste).

BRUNO

Ah ! La gueule des amours trahies !…

GWENN, vivement, voix bien timbrée.

Et Aragon qui racole, sur les trottoirs du beau Paris, sans monter avec ses clientes. Offrant au monde le grand secret, comme s'il avait la clef du ciel. C'est belle Elsa qui le baisa. Poète… défroqué !…

BRUNO

Oh, moi tu sais, les grandes figures... Mais enfin, à quoi tu fais allusion ?

GWENN

Elsa, tu connais ? Triolet, sa belle muse pour faire mumuse ? Et lui qui parade, paon dénigrant ses plus belles plumes : (gueule de travers, moqueur) " La femme est l'avenir de l'homme. " Carte blanche à toutes les croqueuses… Abus garantis.

Bruno se lève et va vers Gwenn.
Ils se mettent à danser ensemble. Sérieux d'abord et puis joueurs. Des mimiques, de la drôlerie. La valse alterne les moments de douceur étrange et de tournoiement empli de clins d'œil. La musique s'arrête tout-à-coup. Ils restent un moment dans les bras l'un de l'autre, immobiles et nobles. Puis ils se séparent nettement et s'écartent l'un de l'autre à reculons en se regardant dans les yeux. Quand ils sont arrivés au mur, ils se figent. Puis ils s'adossent à la cloison et se laissent glisser au sol. Durant tout ce temps, ils se dévisagent, sans expression particulière. Leur tête s'incline peu à peu, ils sombrent dans la somnolence. Noir. Tout le décor disparaît, laissant la scène nue et rase.


SCENE II

Au cours de la scène, ils vont s'éveiller doucement, mais comme au sortir d'un rêve. Pas de retour mécanique à la vie. Ils vont échanger des mots, qui ébaucheront une histoire. L'échange peut être enrichi de gestes mimés qu'ils s'adressent. Plus tard au cours de la scène, ils se lèveront pour incarner les personnages qu'ils esquissent avec cette histoire.

GWENN les yeux clos, en un murmure.
Il fait un geste ample de la main, qui ondule vers le lointain.

Un chemin.

BRUNO, prenant son inspiration, bras arrondi autour de la tête.

Une lune rousse.

GWENN

Une chaumière.

BRUNO

L'aube approche.

GWENN

Un cheval… Un mont rougeoie dans le lointain. Un vieillard adossé à son pied. Ses cheveux fous découpent la nuit.

BRUNO

Une charrette grince aux fantômes.

GWENN

Nuée de corbeaux sur un chêne.

BRUNO, qui s'anime.

Ils piquent le ciel bleu nuit !

GWENN, d'une voix blanche.

Leur énigme est souveraine. Ils picorent dans les esprits.

BRUNO

Bientôt ils verront la chaumière…

GWENN

Le destin couve sous leurs cris.

BRUNO

La crête du mont est fière.

GWENN

La lune se fait cartomancienne. L'aube verse un seau de lumière. Le cheval… voit les infinis.
Ils font silence un moment.

BRUNO

Sur le long chemin qui file, un gamin inaugure le jour.

GWENN, tendant les bras devant lui, yeux clos.

Son cœur semé d'épines fines, il s'en va boire au puits d'amour.

BRUNO

Le puits d'amour est véritable. Mais la corde crisse dans la poulie.

GWENN

Viennent les moissons de l'âme en gerbes douces sur l'enfant !

BRUNO, plus fort, entre souhait et ordre.

Gens d'âme remplacent les gens d'armes, s'éteignent les mauvais vents !

GWENN

Le soleil roux perce les sphères, le vieillard chante de l'œil. Il respire les atmosphères puis s'en va…

BRUNO affolé, pris d'une vision mauvaise.

… vers son cercueil. Car un homme s'en vient vers lui, et qui ressemble à tous les hommes. C'est un journalier agricole, son épaule porte un outil. Un outil ? Une arme, peut-être, un fusil ?

GWENN, prophétique, lentement, d'une voix blanche et fruitée

Le danger ne vient pas de lui. C'est un homme dont la vie sommeille. Il perd sa sève dans les champs. Mais il est entier, simple et dru. Il est égal sous le soleil.
Il parvient jusqu'à l'enfant, qui le regarde comme un père. Il pose sa main sur son épaule, presse le petit contre lui, puis s'accroupit à sa hauteur, et lui désigne la crête des monts. Puis il se lève et disparaît.

BRUNO

Et l'enfant reste seul, avec son sourire pour parole.

GWENN, acquiesçant.

La vraie parole vient en énigme, ou en silence et en secret. Main d'un homme sur une épaule, coup de griffe du cauchemar, clin d'œil d'un vendangeur à l'autre, sourire d'un vieillard que l'on croise, papillon se posant sur vous. Parole de silence, parole de regard, parole d'univers : nappées de mystère.

BRUNO, onirique.

J'étais dans les blés l'autre jour. Les épis me parlaient du monde…
Ils se taisent et leurs mains ondulent tous deux. On entend le chant des criquets.

BRUNO, s'éveillant brusquement de son rêve, avec inquiétude croissante

Cet homme qui se rend aux champs… Il… Quelqu'un approche dans son dos. (Il se lève et tourne la tête.) Il porte une pioche à l'épaule. C'est par lui que vient…

GWENN, décisif comme un chef indien

… Non. (Il se relève tout doucement.) Ce n'est pas lui qu'Elle envoie.


A partir de maintenant, les acteurs vont incarner les personnages de leurs visions. Bruno commence à marcher sur place, tournant progressivement le dos à Gwenn, qu'il devine plus qu'il ne le voit. Gwenn se met également en marche, arrache du sol une pioche (qu'il suggère en mime), et la porte sur l'épaule. La scène est criblée de lumière laiteuse.
Bruno marche en pressant le pas, toujours sur place, pris d'anxiété. Il tourne vaguement la tête sans oser se retourner. Gwenn l'a rattrapé à grandes enjambées souples, il pose une main sur son épaule et de l'autre tient toujours sa pioche.


GWENN

Homme, le jour vienne sur toi ! Connais-tu la Maison des Larmes Perdues ?

BRUNO, se souvenant de leurs visions

Il y a une chaumière par là-bas. Mais je n'en sais pas le chemin. Est-ce vous qui l'appelez ainsi ?

GWENN

As-tu vu non loin… un petit garçon, les bras ballants et le cœur lourd ?

BRUNO, encore troublé

Un enfant… Une lune de feu roussi… Je ne vois plus. Un puits peut-être… Qu'y avait-il dans la chaumière ? (Songeur, en aparté :) Je n'ai pas pensé y aller voir.

GWENN, il pose sa pioche

On dit qu'une vieille femme y vit seule, entourée de chiens et d'oiseaux. Le Temps l'effleure de ses ailes, elle ne se rend pas à lui.

BRUNO ébahi

Elle ne vieillit pas ?

GWENN

Elle ne vieillit pas. Mais…elle ne… grandit pas… (il porte une main sur le foie, l'autre sur le cœur)… là. Elle tient un secret en elle, elle a avalé sa parole, cela fait quarante ans déjà. Elle est restée magnifique, mais sa beauté même est cruelle…

BRUNO

Trahison, et puis mutisme…

GWENN

Tu sembles savoir bien des choses !

BRUNO

J'ai observé ce qui arrive, le jeu des hommes et leur folie. Et je me suis pris comme modèle, après toutes mes hérésies. Ainsi j'ai pu apprendre un peu. Et il m'arrive aussi… de voir. Mais… cette femme, que savez-vous d'elle encore ?

GWENN

Si c'est celle que je recherche, son histoire cache un puits affreux. (Il incline la tête, ses yeux se perdent en songe triste, puis il hoche la tête et se tait. Il quitte Bruno et s'en va à l'autre bout de la scène, où il se tient debout muet, puis son visage blêmit, s'agite, et les hoquets qui le secouent descendent jusqu'à ses épaules. Le noir se fait doucement sur lui. On voit Bruno s'en approcher, le violet nappe toute la scène, puis le noir total lui succède. On perçoit des sons de plainte, comme émanant d'un cauchemar. C'est Gwenn qui module sa douleur. On entend aussi d'autres sons, vagues phonèmes adoucissants, bribes de phrases réconfortantes, tout cela dans le noir complet.)


SCENE III


La lumière revient sur scène en la balayant doucement. Bruno est étendu au sol, une couverture sur lui. Gwenn regarde droit devant lui, le regard fixe et rougi, impénétrable et absent. Il se tourne vers le dormeur, lui adresse un sourire profond, puis relève la tête vers le public.

GWENN

C'est beau un homme qui dort, par le silence qui le berce, l'éternité qui l'enveloppe, et par le réveil qui le tente, par l'aube fraîche qu'il convoque pour revenir parmi les hommes. C'est beau et ça ne coûte rien. Ô sommeil porteur de paix, que ne visites-tu toutes les âmes, toi le faux frère de la mort ?! Tu t'es arraché à moi, me baignant de jour laiteux, cette lumière du cauchemar. Norvège dans mon cœur glacé, banquise des espoirs gelés, brûlure des souvenirs irradiés…

Il marche vers le centre de la scène, sous une lumière violacée, qui devra faire jouer les plis de la cape qu'il balance. Puis il s'arrête soudain, et lève la tête vers le ciel.
Dieu des vivants qui croient en toi, je te prie moi d'apparaître.
C'est l'urgence sous chaque toit, l'aveuglement sous les fenêtres.
Tes créatures s'abandonnent, renient le corps, bafouent l'esprit.
La tyrannie de leur confort vient étouffer les meilleurs cris. (Il s'arrête tout d'un coup, fait un demi-tour sur lui-même, et reprend, sur un autre ton, persifleur, incisif, mais à véhémence contenue).
Dieu le chien, dieu la carne, dieu malin qui nous incarne,
Déserteur impénitent de la conscience et de la vie,
Infâme dieu dégoûtant qui ne nourrit plus notre envie,
Que fais-tu de ta Toute-Puissance, toi grand lâcheur des esprits ?
Es-tu maître de ce grand monde, ou pauvre laquais rabougri
Qui ronfle dans son coin de ciel, fermant les yeux sur l'infamie ?
Et où sont ceux qui te questionnent ? Qu'ils délaissent là leurs surplis
Tous ces petits papes misère qui lèchent leur ego transi :
Que ne vivent-ils en tanière, cédant leur palais à la vie,
Au théâtre des atmosphères à la mouvante chorégraphie !
Tant de siècles qu'ils te mitonnent, à leur sauce de scélérats !
Faudra-t-il donc qu'on les bastonne, sous leurs costumes d'apparat ?
Petit chef des ciels délavés, daigneras-tu bien me répondre,
Dieu larve molle dépravée, et si j'ai tort, moi, me confondre ?!
Je t'appelle maintenant, avant que d'aller te vendre
Au cimetière de mes pensées, sous la terre des pourritures.
Reviens vers nous en Dieu sensé, fais éclater tes engelures
Car ma patience s'exaspère, moi et mes frères sur la Terre,
Et tous ceux qui t'ont tant cherché, et voulu voir sous le mystère
Et la justesse et la beauté, du cou lacustre de la femme
A la danse rieuse du dauphin, à tout ce qui enchante l'âme.
Allez, descends vers nous enfin, et souffle sur ta créature
Ou j'irai jouer du surin, sur ta face comme une ordure.
Viens donc le chien faire le beau, montre-nous donc tes qualités
Fais sentir ton coup de sabot, réveille nos affinités
Ou disparais dans ton néant, avant que l'on ne t'en arrache
Par nos hurlements de géants sous cette misère qui crache !

Il se retourne vers l'homme endormi, et revient vers lui.

Cet homme étendu à mes pieds, qui le protège du malheur,
De l'infortune et du trépas, de la maladie de misère ?
Toi tu viens juste nous épier, mais ta douce antique chaleur,
Ta légende de bon papa, sont demeurées dessous ta serre
Là-haut dans tes appartements, et tu t'y vautres, en solitaire,
Nous laissant à l'égarement, jusqu'à que nous mangions la terre.
Ô Solitude sur la Terre, raz-de-marée du désespoir,
Au mieux un simple phalanstère, puis la béance du trou noir…

A ces mots, le dormeur s'éveille. Il semble excité et curieux. Obscur, et nerveux, il bredouille quelques mots.

LE DORMEUR

Au dehors la lumière étouffe… C'est au dedans qu'il faut creuser.

Gwenn debout pose un genou à terre. Le dormeur semble se souvenir. Il reprend :
Cette femme, en sa chaumière de pleurs, je l'ai visitée en songe. Un sombre passé la ronge. Sa bouche voudrait parler, mais la pauvre femme est trop seule. Son cœur est un volcan éteint. J'ai vu les chiens… A chaque coin, gueule dans l'angle, lui tournant le dos. Tous étaient comme des statues. Un cinquième sur la pierre de l'âtre, avec sa commissure ouverte, comme un sourire de chenapan. La femme erre entre quatre murs, mord ses poignets, casse ses mains, nul ne vient lui faire visite. Les oiseaux volètent libres, ils viennent sur sa frêle épaule, ou sautillent dans ses cheveux…

GWENN, l'œil au-delà, il paraît visionner la scène

Mais elle ne les voit plus : elle les a trop vus.
Il se relève et se retourne, très lentement, vers le public, puis ferme les yeux. D'une voix hallucinée.
Ils font des cercles devant ses yeux, ils font des boucles et la convoquent…
(D'un air décidé :)
Il faut que je me mette en chemin.

LE DORMEUR inquiet

Sur cette femme, racontez-moi !

GWENN
Il se lève et va vers la pioche, la ramasse et revient vers le dormeur. Il la lui tend, énigmatique et serein

La pioche. Je n'en aurai plus besoin. C'est par elle que venait…

LE DORMEUR, saisissant vaguement l'outil

Racontez-moi !

GWENN, se dirige vers les coulisses, et sort. On entend ses derniers mots.

… la Mort.

 

SCENE IV


LE DORMEUR, demeuré seul.

C'est toujours ainsi. Quelqu'un vient, vous éveille, et s'en va. Dans quel état il vous laisse après ! Ah ! si l'on osait se retourner, chaque fois qu'on quitte vraiment un proche ! Mais alors on ne partirait plus. C'est Gwenn et sa nostalgie, qui finira par me gâter.

Il s'empare de la pioche et sort.

Rideau.

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Voir aussi : Les écrits de Pier Mayer-Dantec

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